L’ADN sur la route de Morondava – Les riverains de la RN34 appellent au secours

En tournée dans la partie Ouest du Vakinankaratra et dans le Menabe, l’ADN et Edgard Razafindravahy ont vu et entendu de près la détresse des habitants des villages.

Aidez-nous ». « Sauvez-nous ». D’Ankazo­miriotra à Mian­dri­vazo, en passant par Man­doto, Anjoma Ramartina, Dabolava ou Ankiranomena, les cris des habitants des districts, communes et villages bordant la RN 34 sont les mêmes. Maires ou citoyens, conseillers communaux ou techniciens du développement, tous se plaignent de l’insécurité et de ses conséquences.
« Il faut trouver des solutions rapides aux problèmes de banditisme qui sévissent dans nos régions », ont formulé à l’unanimité tous ceux qui ont pris la parole à chaque rencontre ou réunion organisée par l’équipe du parti Antoka sy Dinan’ny Nosy (ADN – Arche de la Nation), en tournée politique dans cette région du pays.
À Antanambao-Ambary, commune située à 8km de Mandoto, par exemple, les habitants déplorent quatre attaques en moins de deux semaines. « On ne peut rien faire contre les “dahalo”. On ne peut que constater les dégâts dès lors qu’ils conduisent les zébus volés dans les forêts et les buissons du sud de la région », confie, résigné, le chef du fokontany du chef-lieu de la commune. « Si on les suit dans ces zones, c’est la mort qui nous attend », poursuit-il.
D’ailleurs, à entendre le chef du fokontany de Dabolava, commune rurale du district de Miandrivazo, voisine de la partie la plus occidentale du district de Mandoto, « les “dahalo” n’hésitent pas à tuer ». « S’ils ne trouvent pas de zébus à voler, ils s’en prennent aux hommes », raconte-t-il. Un habitant d’Anjoma Ramartina, venu au marché de Morafeno pour y rencontrer l’équipe de l’ADN dirigée par son chef de file, Edgard Razafin­dravahy, affirme, d’ailleurs, que son neveu a été récemment victime d’un meurtre de sang froid. « Les “dahalo” l’ont abattu comme ça, à bout portant », témoigne-t-il.
Vente à perte
Impuissantes face aux « dahalo », les populations riveraines de la RN34 ne cachent plus leur détresse. « Même les forces de l’ordre ne peuvent rien contre eux. Ils sont trop nombreux. Ils font la loi, et nous n’avons que des frondes et des bâtons pour faire face aux Kalachinkov dont ils sont armés », résume Ra-Pierre d’Antanambao Ambary. Les propriétaires les plus courageux ne peuvent alors que dormir dans les parcs mêmes où ils gardent leur bétail.
Les autres n’ont d’autre choix que de se séparer, à très bas prix, de leurs biens, pourtant, les plus précieux. « De plus en plus de gens se mettent à vendre leurs zébus », confirme un représentant de l’Etat en poste dans une localité longeant la RN34. « Les gens disposant de 400 à 500 têtes de zébus sont de plus en plus rares même s’il en existe encore », avoue-t-il, en ajoutant très vite qu’« à ce rythme, il n’y aura pratiquement plus de grands propriétaires dans cette partie de l’île ».
De fait, l’offre de zébus à vendre sur le marché connaît une hausse par rapport à la demande. Les vendeurs écoulent alors leurs biens à des prix modiques. « Auparavant, un zébu se vendait au moins à 800 000 ariary sur le marché. Aujourd’hui, en fonction de leur taille, ils s’écoulent entre 400 000 et 1 million ariary », regrette Ra-Fely d’Antanambao-Ambary.
« Vendre un zébu est toujours une grosse perte, quel que soit le prix qu’on en tire, et c’est pire quand c’est aussi peu », ajoute Ra-Etienne, conseiller communal à Anjoma Ramartina. « Les paysans en ont besoin pour les travaux des champs, et sans cet animal pour faciliter les tâches, la production est non seulement en chute libre, mais il faut également payer les salaires des saisonniers », indique-t-il.
Edgard Razafindravahy, chef de file de l’ADN, n’est pas resté insensible face à tant de détresse. « Nous allons faire de notre mieux pour faire entendre votre voix là où elle doit être entendue », promet-il. Ce qui ne l’empêche pas de proposer des solutions. « Il est primordial de ramener les militaires et les gendarmes dans les casernes et procéder au recensement des armes de guerre pour savoir d’où viennent ces armes utilisées par les “dahalo” », propose-t-il, rappelant un thème qui lui était cher lors de la campagne présidentielle de 2013.
Le chef de file de l’ADN a également insisté sur l’importance de la justice de proximité pour permettre aux administrés et aux justiciables de se sentir plus impliqués dans les décisions prises en leur nom. Il a ainsi rappelé le concept de justice foraine dont il s’est fait le défenseur depuis 2013. Il a aussi mis l’accent sur l’importance de résoudre, dans les meilleurs délais, la problématique de la surpopulation carcérale. « Les justiciables doivent à nouveau avoir confiance en la justice », souligne-t-il.
Mais réitérant que ces «dahalo» font partie de la société, il a insisté sur la nécessité de discuter ensemble de la manière dont il faut éviter que les jeunes versent dans le banditisme. « L’ADN est là pour trouver avec vous les solutions adaptées, et pour vous aider à les mettre en œuvre », rassure-t-il, invitant les habitants à prendre contact aussi bien avec le bureau central du parti, mais aussi à s’adresser aux dirigeants locaux des antennes du parti.

 

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