
L’ADN propose une alternative politique
L’atelier pour mener les partis politiques dans la consolidation de la paix a pris fin, hier. Le parti ADN y a fait valoir le changement de structure étatique.
Une autre voie. Le parti Antoka sy dinan’ny Nosy – Arche de la nation (ADN), comme d’autres formations politiques, a pris part à l’atelier co-organisé par le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), et le ministère de l’Intérieur, au Carlton Anosy.
Ayant pris fin, hier, le rendez-vous qui a duré deux jours a traité du « Leadership politique et contribution à la consolidation de la paix et de la démocratie ». Dans les échanges, le parti ADN a proposé « une alternaive politique » aux pratiques et systèmes qui ont prévalu depuis l’indépendance de Madagascar, justement dans l’optique de pérenniser la paix dans le pays. La formation libérale a ainsi proposé une refondation de la nation sur la base d’une structure
fédérale, préalablement aux élections.
« Depuis que le pays a recouvert son indépendance, chaque élection a toujours été suivie, soit de crise, soit d’instabilité ayant conduit à un changement de Constitution. Pourquoi s’y entêter », a déclaré Bonaventure Raderarivelo, coordonateur du parti ADN et chef de file des libéraux dans les régions Haute Matsiatra et Amoron’i Mania. À lui d’ajouter qu’étant donné le risque, l’Arche de la nation propose qu’avant tout autre scrutin, l’on procède à un référendum
constitutionnel, où le choix d’une refondation par le biais d’un État fédéral sera mis dans la balance.
« Le fédéralisme composé de régions-États mènera à une paix durable, car il permettra à la population de participer pleinement au processus de choix de ses dirigeants, d’être impliquée et concernée par les prises de décisions, ou encore de jouir des richesses de sa localité. Il s’agit également d’une manière de parvenir à la réconciliation nationale, en réconciliant d’abord, le citoyen avec la terre », ajoute celui qui a représenté la formation libérale-démocrate, dans les débats à Anosy.
Mesures
L’un des objectifs annoncés de ces deux jours d’atelier est cependant « de consolider la paix et la culture démocratique, essentielle à la tenue des prochaines échéances électorales de 2018 ». N’envisageant pas une manière de maintenir une atmosphère de paix post-électorale, la plupart des avis émis durant les débats du Carlton ont concerné les règles et mesures à appliquer durant la présidentielle à venir. Certains ont farouchement défendu leur droit d’être candidat, soutenant que mettre à l’écart des prétendants ne fera que mettre le feu aux poudres.
D’autres commencent déjà à pointer la crédibilité et l’indépendance de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une des revendications qui ont fusé à
Anosy, est la « recomposition de la CENI », sans qu’il y ait la patte du pouvoir Exécutif. La légifération de la pré-campagne, ou encore, le plafonnement des budgets de propagande pour une égalité des chances des candidats, figure également parmi les sujets phares.
Une des propositions touchant à la quête d’une paix durable formulée durant les deux jours de débat est la mise en place d’« une plateforme d’échanges » entre les partis politiques, afin de trouver des solutions de consensus à des blocages ou problèmes, ou encore, les prévenir sans recourir systématiquement à la médiation internationale. Le communiqué de presse du PNUD parle de la mise en place d’un comité de suivi constitué des formations politiques, chargé d’assurer la mise en œuvre des recommandations de l’atelier.
Garry Fabrice Ranaivoson