
Edgard Razafindravahy à la rencontre des populations de l’Est
La partie orientale de Madagascar est bien connue du chef de file de l’ADN (Antoka sy Dinan’ny Nosy ou Arche de la Nation) qui y a passé une bonne partie de sa jeunesse. Cette terre est chère à son cœur et il a tenu à y revenir pour apporter son soutien à une population qui se trouve de plus en plus démunie.
Un tableau sombre. De Moramanga à Antsampanana, en passant par Sahamatevina, Ambodivoananto, Ilaka- Est, Niarovana Caroline, Betsizaraina, Ambodiarina, Ampasamadinika, Ranofotsy, de Vatomandry à Mahanoro, le tableau est sombre. Les gens pleurent leurs revenus qui ne cessent de baisser, leur terre accaparée. Trois mille personnes sont concernées par le problème foncier à Antanambao Mahatsara, et faute de lumière, la ville est morte. Il n’y aucune possibilité de développer quoi que ce soit, sans parler de l’insécurité.
Dans toutes les communes visitées par l’ADN la semaine dernière, le problème de l’électricité est récurrent. À Ilaka-Est, une commune pourtant pilote, la dernière électrification datait de la Première République, selon les habitants. Tout comme à Antsampanana, ou à Betsizaraina, une commune dans le district de Mahanoro où la Jirama et l’État brillent par leur absence, laissant des localités entières dans l’obscurité pendant des décennies.
De l’espoir
Edgard Razafindravahy ne croit plus, tout comme les gens de l’Est, à la venue des autorités pour apporter de la lumière à ces populations. Et si par hasard celles-ci sont là, c’est pour apporter une solution empoisonnée comme l’utilisation des groupes électrogènes qui fonctionnent avec du gasoil, alors que Madagascar n’en produit pas une seule goutte, sans oublier ses méfaits sur l’environnement.
Seule solution : « élaborons nous-mêmes les politiques qui correspondront au développement que nous voulons pour les localités où nous vivons ».
Dans cette région riche en ressources, où l’eau est présente, la terre cultivable, la faune et la flore riches, le soleil, le vent, la population souffre. Comme les habitants de la plupart des régions de l’île, pourtant, elle est oubliée des autorités, et les politiciens ne lui rendent visite que lors des périodes électorales pour obtenir son vote.
« Je vous tends la main », leur a alors dit Edgard Razafindravahy. « Je n’attends pas qu’en échange vous me donniez votre voix. Nous ne sommes pas en période électorale. Je suis ici parce que j’ai des expériences à partager avec vous », poursuit-il. Il explique sa volonté de sortir cette population de sa pauvreté: « la solution est là, il suffit d’accepter de ne plus attendre des autres. Ayons de la volonté, levons nous, aidons-nous et le Ciel nous aidera ! » lance-t-il à cette population d’abord étonnée de cette visite.
Habituées à ne recevoir de visiteurs que lorsqu’on a besoin d’elles, et à n’obtenir que des promesses éphémères en échange de leurs bulletins, les populations semblent étonnées par l’approche de l’ADN qui vient à leur rencontre. La démarche d’Edgard Razafindravahy a toutefois été appréciée, en témoigne la liesse à laquelle la délégation du parti de l’ADN a eu droit à chaque escale.
Développement par la base
Chaque rencontre avec les populations locales fut l’occasion pour l’équipe de l’ADN de s’enquérir des réalités du terrain, mais aussi de proposer des solutions adaptées à mettre en place pour leur permettre d’améliorer leur quotidien. Comme à chaque déplacement de l’équipe de l’ADN les échanges sont riches, les gens aiment cette nouvelle écoute qui ne demande qu’à les aider.
Des solutions sur l’électrification avec les énergies renouvelables ont été évoquées, étant donné la richesse de cette région, Edgard Razafindravahy n’exclut pas d’apporter des solutions de l’extérieur qu’il explique à la population. Les routes vétustes, les récoltes qui s’annoncent difficiles à l’approche du mois de décembre, tous les grands problèmes ont été évoqués. La population de l’Est s’est confiée à cette équipe de l’ADN qui lui a promis de travailler avec elle.
Concernant l’insécurité, Edgard Razafindravahy réitère sa position en demandant au fokonolona de protéger ses biens, d’encadrer sa ville. L’utilisation d’armes lourdes par les forces de l’ordre ne fait qu’envenimer la
situation, selon Edgard Razafindravahy les armes qui circulent sont dangereuses pour tout le monde, le dahalo ou le Tontakely sont tous des fils du pays…
ADN, pour le peuple malgache
En trois mois d’existence, des milliers de personnes ont rejoint l’ADN, qui croit à un développement par la base, à une société égalitaire en tant que Parti Libéral Démocrate, à une politique qui répond aux aspirations de sa population. L’ADN veut apporter une autre forme de politique sans démagogie mais une volonté d’être à l’écoute du peuple.
Quand les places et les grandes salles manquent, Edgard Razafindravahy n’hésite pas à venir à la rencontre des gens, près de chez eux, faisant presque du porte-à-porte. Un geste apprécié de la population qui, pour la première fois, ne se sent pas délaissée. Dans d’autres communes, les réunions se déroulent dans les Tranompokonolona, très vétustes pour la plupart, en présence des maires, des tangalamena, des ampanjaka, et des fokonolona…
La tournée politique dans cette région de l’Est a pris fin vendredi mais les actions de l’ADN continuent sur le terrain. Tout au long de la tournée, Edgard Razafindravahy a promis une franche collaboration avec les maires et les chefs de fokontany, tous reconnaissent la difficulté de leurs tâches respectives mais sont conscients qu’on peut « être tous acteurs du développement de sa commune, de sa région » (Charte de l’ADN) pour un avenir meilleur.
Textes et photos : Annick Raherimanana